Manolo Valdés : chasse à Chambord

4 mai 2010

Manolo Valdés : chasse à Chambord

Du 23 avril au 12 septembre 2010, l'artiste Manolo Valdés investit le château de Chambord. L'exposition d'œuvres contemporaines qu'il a choisi de dévoiler au public est forte, puissante, à la fois tragique et "joyeuse" à l'image de ces lieux emblématiques du Val de Loire où l'histoire des hommes et la nature souveraine cheminent ensemble depuis des siècles.

A travers l'exposition intitulée "Manolo Valdés à Chambord : chasse et traques dans l'histoire de l'Art", le Domaine de Chambord a parfaitement réussi son pari : confronter l'histoire du château Renaissant à la toute modernité des travaux de l'artiste espagnol Manolo Valdés. Séduit par les lieux lors de sa première venue en 2008, le plasticien a répondu à l'invitation de Jean d'Haussonville, directeur du Domaine.

"Chasseur" solitaire, le plasticien espagnol propose plus de 70 "trophées" rétrospectifs des 20 dernières années, toutes sculptures et peintures confondues. Ils sont présentés à l'extérieur et au deuxième étage du château.

Masacio, Ribera, Vélasquez, Goya, et plus proche de nous Picasso, Bonnard et Matisse sont réinterprétées ici de façon magistrale par le maître.

Les œuvres de Valdés s'inscrivent dans la dé-construction, la rupture et l'intense émotion.

Déformation, couleurs fortes, référence à l'art africain, elles sont aussi douceur et plénitude, force et refuge. Le bois, le marbre, le bronze pour les grandes sculptures (Ménines, Libros, Caballero, Dama a caballo) ; la toile de jute, le carton, les pigments naturels pour les peintures de grandes dimensions (Reina Mariana, série des Dama con sombrero et des Perfil, Isabel de Francia) sont ses matériaux de prédilection.

Cet ensemble, en parfaite harmonie dans le décor monumental du château, est saisissant.

Il suffit de s'attarder sur les rondeurs des tours et sur la diversité architecturale des toits hérissées de tourelles et de cheminées pour percevoir le dialogue qui s'installe entre l'œuvre de Manolo et la majesté des lieux.

Tour à tour puissante et cependant d'une extrême sensibilité, la recherche plastique de l'artiste se nourrit du passé, l'interroge, puis intrigue le visiteur l'amenant à réfléchir sur son présent tout en le questionnant sur son histoire.

Le public est accueilli sur le parterre sud par 4 statues de 4 mètres de haut coiffées de chapeaux naturalistes. Dans l'enceinte du château, deux caballeros sont placés de part et d'autre de l'entrée principale. L'escalier à double révolution conduit vers le groupe des "Ménines" qui saluent les visiteurs sous les voûtes à caissons ornées des emblèmes de François I^er …

A voir et à revoir.